Vous vous rendrez service en lisant ce qui suit très attentivement. Vous y trouverez les réponses aux nombreuses questions que vous pourriez vous poser, avant d'envisager une chirurgie de correction d’hypertrophie mammaire.
Le but de la chirurgie esthétique est de vous rendre autant que possible comme vous souhaiteriez vous voir. Et, il n'est pas possible de faire plus que cela. Si vous espérez une métamorphose miraculeuse par cette chirurgie, vous serez irrémédiablement déçues.
La chirurgie esthétique est un mélange d'art et de science, toutefois cela ne sera jamais une science exacte car certains facteurs intervenant dans le résultat final (comme la cicatrisation) qui ne sont pas entièrement sous la dépendance du chirurgien comme du patient, il est possible de pouvoir garantir le résultat définitif.
Toutefois, les résultats chirurgicaux en matière de chirurgie mammaire peuvent être plus prévisibles car ils sont déterminés, en grande partie par de nombreux facteurs, tels que :
- l'état de la peau,
- l’homogénéité de la glande mammaire,
- l’importance de l’hypertrophie,
- l’importance de la ptose associée,
- la présence d’une éventuelle surcharge de pondérale.
TECHNIQUE OPERATOIRE
La chirurgie de l'hypertrophie mammaire, dont le but est de corriger une glande mammaire trop volumineuse en en enlevant une partie, nécessitera obligatoirement une adaptation de la peau au nouveau volume glandulaire et donc obligatoirement la présence de cicatrices qui, si dans ma technique sont réduites au maximum, seront toujours présentes d'une façon définitive.
L’ANESTHESIE
Deux types d’anesthésies peuvent être pratiqués en fonction de l’importance de l’hypertrophie mammaire et des désiratas de la patiente.
Sous Anesthésie locale :
C’est la technique que j’emploie le plus fréquemment. Elle concerne la cure de ptose (seins tombants) et la chirurgie de l’hypertrophie modérée (résection inférieure à 300 grammes). En dehors de la diminution du coût opératoire, ce type d’anesthésie est préférable car il diminue d’une façon importante les risques postopératoires et en particulier les saignements. Après un bilan de coagulation sanguine ou plus si nécessaire, vous serez convoquée vers 10 heures en ayant pris, au préalable un petit déjeuner normal.
Après dessins des patrons de découpes cutanées, vous serez installée au bloc opératoire pour une intervention qui durera environ 2 heures 30 à 3 heures.
Celle ci se passera avec une prémédication à base d'analgesique et une infiltration d’anesthésie locale. Une fois l’opération terminée, vous serez accompagnée en chambre de repos ou vous resterez environ 3 heures sous surveillance avant de vous autoriser à regagner votre domicile avec un accompagnant obligatoire.
Sous Anesthésie générale
Lorsque la taille du sein est trop volumineuse ou en cas de problème particulier ou si votre souhait n’est pas celui de l’anesthésie locale. L’intervention est pratiquée en milieu hospitalier.
Je vous verrai donc en consultation préopératoire la veille à mon cabinet, pour dessiner les patrons de découpes cutanées qui me seront utiles pendant l'intervention.
Bien évidemment, comme cette intervention se déroulera sous anesthésie générale en hospitalisation, vous aurez eu au préalable une consultation pré-anesthésique où des examens préopératoires seront effectués.
Vous serez, après l’intervention, gardée une nuit ou deux en milieu hospitalier. En fait, votre départ sera autorisé après l’ablation des drains que je pose systématiquement sous anesthésie générale.
LA TECHNIQUE OPERATOIRE PROPREMENT DIT
Quelque soit le type d’anesthésie utilisée, la technique opératoire ainsi que les suites opératoires resteront strictement identiques.
Le deuxième temps se passera au bloc opératoire, il consistera à réséquer la peau excédentaire suivant la patron déterminé auparavant, cette résection préservera l’aréole, puis à décoller toute la peau restante de la glande mammaire afin de libérer totalement celle-ci.
Puis on pratique une remise en place de l’aréole quand celle-ci est trop basse, ce qui nous permet de visualiser l’excédent glandulaire qui est réséqué, afin d’obtenir le résultat souhaité.
La glande mammaire est ensuite reconstruite pour donner une forme harmonieuse au sein et en général un soutien gorge fait d’un treillis résorbable, est fixé sur la surface de la glande. Il évitera à celle-ci de bouger trop rapidement, de trop peser sur la peau et d’écarter les cicatrices.
La peau est ensuite refermée sur la glande après contrôle des saignements. La fermeture que je pratique est en général une fermeture en porte cochère, qui donnera comme cicatrice résiduelle une cicatrice circulaire sur le pourtour de l’aréole et de là, une cicatrice verticale allant du bord inférieur de l’aréole au sillon mammaire.
La technique que j’utilise me permet donc de supprimer la cicatrice horizontale qui s’étendait dans tout le sillon mammaire et qui était relativement disgracieuse car elle débordait du soutien-gorge.
QUELQUES REPONSES SPECIFIQUES
1. Combien de temps durera le résultat chirurgical ?
A priori cette chirurgie de réduction mammaire est définitive car on ne note jamais de repousse de la glande. Par contre, une surcharge pondérale à la suite de l’intervention peur entraîner une augmentation du volume des seins de même que l’inverse.
Dans le temps, il est bien évident que le revêtement cutané vieillira comme le reste de votre corps plus ou moins vite, selon vos habitudes de vie (soleil, sport, régime et prise de poids) et l’on pourra donc progressivement voir se reformer la ptose mammaire (chute du sein). Mais en principe, du fait de cette intervention et de la fibrose que l’on aura créée dans la glande, le résultat devrait être durable.
2. Est-ce que la chirurgie de l’hypertrophie mammaire est considérée comme une intervention majeure ?
Cette intervention est facilement réalisable avec une anesthésie générale légère qui réduit considérablement les délais d’hospitalisation.
Mais cela reste de la chirurgie qui en tant que telle, peut être soumise à des petits ennuis imprévisibles, ils restent le plus souvent minimes et rectifiables thérapeutiquement. Ils seront discutés en détail, un peu plus loin.
3. Pourquoi les photographies pré-opératoirs sont-elles importantes ?
Comme le chirurgien orthopédique ne peut opérer sans radiographies, le chirurgien esthétique ne peut opérer sans photographies médicales. Ces photographies présentent donc en plus de l’intérêt médical, un intérêt médico-légal.
4. Quelle est la durée de cette intervention ?
Elle est un peu variable et dépend de chaque patient, en moyenne, elle durera environ trois heures.
5. Y a-t-il une possibilité de prise en charge par un organisme ?
L’intervention de cure d’hypertrophie mammaire n’est pas souvent reconnue par les organismes sociaux mais en cas d’hypertrophie majeure ou de gigantomastie avec retentissement fonctionnel et psychologique et après entente préalable.
Cette chirurgie peut être remboursée partiellement.
6. Comment se déroule le postopératoire ?
Une fois sortie de la clinique, vous serez autorisée à rejoindre votre domicile, accompagnée car il vous sera formellement interdit de conduire.
Un rendez-vous vous sera donné pour la fin de la première semaine à mon cabinet, où le premier pansement postopératoire sera réalisé et où les premiers fils seront enlevés. Bien que cette intervention soit peu douloureuse quand on reste tranquille, un antalgique vous sera prescrit.
7. Quelles sont les suites immédiates ?
Les suites immédiates concernent la période de première cicatrisation, qui va du postopératoire à l’ablation des fils. Durant cette période nous vous recommandons de rester tranquille. Les habitudes domestiques devront être réduites au minimum ainsi que les sorties et il faudra veiller à éviter le plus possible les contacts avec vos animaux familiers.
Cette période est caractérisée par un œdème postopératoire normal avec sensation de tension des seins qui vous donnera l’impression que votre poitrine est plus grosse qu’avant l’intervention. Cet oedéme est normal et il va se résorber rapidement.
Si pendant cette période vous constatiez la présence d’écoulements sanguins ou une brutale augmentation douloureuse des seins, il faudra vous mettre en rapport avec moi car il se peut que vous fassiez un hématome (collection de sang) que je devrai évacuer.
Comme dit précédemment, les premiers points sont en général enlevés lors du premier pansement à la fin de la première semaine. Les autres seront enlevés au quinzième jour où un pansement nettement plus léger et un soutien-gorge particulier seront prescrits.
8. Quelles sont les suite à moyen terme ?
Elles caractérisent la période allant de l’ablation des fils au deuxième, troisième mois : c’est la période de cicatrisation. Tous les tissus décollés vont reprendre progressivement leur place, on note la disparition rapide des ecchymoses et des oedèmes mais le résultat définitif n’est pas encore acquis et les tissus vont petit à petit récupérer leur souplesse.
Durant cette période où je vous suivrai, je serai peut être appelé à vous recommander de pratiquer des massages, soit vous même, soit par une personne qualifiée s’il était nécessaire.
Il faut savoir, que le type d’intervention que je pratique dans l’hypertrophie mammaire fait que dans les suites à moyen terme, le sein aura une forme particulière au début ; il sera volumineux au niveau des pôles supérieurs et par contre très plat au niveau des quadrants inférieurs avec une aréole qui sera placé en position basse et qui “ regardera ” vers le bas et l’extérieur.
De même, si la cicatrice autour de l’aréole vous semblera satisfaisante, la cicatrice verticale vous paraîtra toute ondulée et épaisse.
Ceci est dû au fait qu’en supprimant la cicatrice horizontale, je suis obligé de froncer comme un rideau la cicatrice verticale, cette fronce s’aplatira dans le temps.
De même dans le temps, la glande va progressivement redescendre entraînant la remontée de l’aréole et sa mise en place définitive. En général à la fin du deuxième mois, le sein aura pratiquement trouvé sa position définitive et son galbe naturel. Néanmoins à ce stade, les cicatrices seront encore probablement roses et elles mettront environ six mois pour blanchir.
Durant toute cette période vous ne serez pas autorisée à porter de soutien-gorge de lingerie et le soleil sera à proscrire. Les douches quant à elles, seront autorisées à l’ablation des pansements et devront toujours s’accompagner d’un séchage doux des cicatrices au séchoir tiède afin d’éviter les macérations.
9. Les suites à long terme ?
Elles caractérisent la période entre le troisième et le sixième mois. C’est la période où tout va se remettre progressivement en place et où la peau va retrouver toute sa souplesse et sa sensibilité car vous pouvez durant quelques temps, avoir l’impression d’être légèrement “cartonnée ”. Cette récupération pourra s’accompagner de petits fourmillements cutanés caractéristiques.
Durant cette période, un contrôle sera nécessaire afin de surveiller l’évolution des cicatrices, qui dans certains cas, peuvent rester rouges et très légèrement en relief, ceci est dû à un mode de cicatrisation particulier et l’on devra peut-être pratiquer une petite infiltration de corticoïdes.
10. Quelles sont les éventuelles complications dans ce type d’intervention ?
Les complications sont toujours possibles quand on pratique une chirurgie quelle qu’elle soit, elles sont dues à plusieurs facteurs et certains de ces facteurs peuvent être prévisibles, d’autres pas.
- Les hématomes
La principale complication immédiate reste l’hématome qui est dû à un défaut dans les phénomènes de coagulation, le bilan pratiqué en préopératoire ne permet pas toujours de les déceler. En principe, la prise de certains médicaments (aspirine), les habitudes alimentaires, le tabagisme sont toujours des facteurs aggravants.
Quand les saignements se produisent pendant l’intervention, le chirurgien met systématiquement un drain. Par contre, ces saignements peuvent être différés et survenir le troisième ou quatrième jour postopératoire et il faudra impérativement évacuer par ponction ou par drainage ces hématomes.
- Les troubles de la cicatrisation
Les cicatrices, comme je l’ai dit précédemment, peuvent rester rouges et en relief (cicatrices hypertrophiques). Il faudra pratiquer une infiltration de corticoïdes, il est exceptionnel de devoir les reprendre.
Quand cette reprise est nécessaire, du fait de l’élargissement de la cicatrice, elle peut se faire sous anesthésie locale avec des suites nettement moins longues car la glande mammaire n’est pas concernée.
- Les complications exceptionnelles
Elles concernent surtout des problèmes de nécrose pouvant survenir tardivement, tant au niveau de l’aréole qu’au niveau de la glande mammaire et encore plus exceptionnellement au niveau cutané.
Elles ont toujours été rencontrées dans la littérature, chez des femmes jeunes voire des adolescentes présentant une hypertrophie mammaire volumineuse associée à une importante surcharge pondérale qui entraîne un trouble de la micro vascularisation du sein.
Dans ces cas là, qui restent exceptionnels, je préfère déconseiller l’intervention chirurgicale et préconiser un régime associé à une lipoaspiration simple de la glande, en remettant à plus tard la chirurgie de correction proprement dite.
11. Que faire en cas de grossesse ?
Le type d'intervention que je pratique ne contre-indique pas l'allaitement car les canaux galactophoriques responsables de la fabrication du lait, ne sont pas touchés par cette intervention. Mais celui-ci reste déconseillé car il provoque une congestion oedémateuse de la glande mammaire, distendant les tissus qui, à l'arrêt de l'allaitement avec la fonte de la glande entraînera une ptose mammaire pratiquement obligatoire.
Si le descriptif des éventuelles complications peut vous effrayer, il faut savoir que dans mes statistiques, elles ne se sont jamais rencontrées. Elles restent donc exceptionnelles mais les nouvelles dispositions réglementaires me font obligation de prouver que je vous ai fourni une information aussi détaillée que possible avant de pouvoir pratiquer cette chirurgie.
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